CONTE A

Pierre, le montagnard

Il était une fois un jeune garçon d'un village de montagne qui se prénommait  Pierre. L'hiver s'annonçait froid et depuis le mois de novembre, la neige recouvrait les champs tout autour du village. Sa maison était isolée tout en  haut du village et il s'ennuyait en ce samedi 23 décembre, premier jour des vacances de Noël. Sa seule compagnie était son chien Toufou et les animaux  de la ferme. Soudain, il aperçut deux véhicules qui s'arrêtaient devant les deux maisons voisines de la sienne, inhabitées depuis des années...

Il s'approcha lentement. La portière du conducteur de la première voiture s'ouvrit. Un petit homme aux cheveux noirs et aux yeux marron, portant des lunettes noires, vêtu d'un pantalon de cuir noir et d'une veste kaki descendit.
- Bonjour, jeune homme ! Comment tu t'appelles ?
- Pierre. Et vous ?
- Christophe. Dis-moi, ces maisons sont-elles habitées ?
- Non. Pourquoi ?
- Elles me plaisent beaucoup. Avec mes copains, dit-il en montrant le deuxième véhicule, nous les achèterions bien pour en faire un hôtel, par exemple. Connais-tu les propriétaires et leurs adresses ?
- Oui.
L'homme sortit alors de sa poche un calepin et un crayon, puis nota scrupuleusement les renseignements que Pierre lui fournit.
- Merci beaucoup ! On va les voir !
Tandis que les deux voitures disparaissaient au premier carrefour, Toufou, qui était resté à l'écart, vint se frotter contre la jambe de Pierre et grogna en signe de désapprobation.
Pierre, qui connaissait très bien son chien fidèle, se demanda alors, mal à l'aise, s'il n'avait pas fait une grosse bêtise.

Il éprouva des remords d'avoir donné les adresses, car son père lui avait dit de ne pas parler aux étrangers. Il se posa beaucoup de questions:
- Ah, mon pauvre Toufou, j'aurais dû te demander ton avis. Maintenant, j'ai fait une bêtise, je dois l'assumer.
Quelques heures plus tard, Christophe et ses amis revinrent , alors que Pierre promenait Toufou qui tirait sur sa laisse. Il tira tant, qu'il s'échappa. Il se dirigea vers les maisons inhabitées.
- Toufou, au pied !
Mais Toufou n'obéit pas et Pierre le suivit . Arrivé à côté des maisons, il entendit une conversation qu'il n'arrivait pas à comprendre. Il perçut seulement quelques mots : "Père Noël", "cadeaux",...

Sa curiosité était plus forte que lui. Il s'approcha vers une fenêtre embuée qui se trouvait près d'un tas recouvert d'une toile épaisse. Il plaça ses mains sur le châssis et aperçut une lumière faible dans le coin de la grande pièce près de la cheminée. Il ne pouvait pas en croire ses yeux!

Un établi gigantesque couvert de jouets et d'outils encombrait toute la maison. On aurait cru un vrai chantier ! Les hommes étaient assis autour d'une grande table placée au centre de la pièce en train de discuter avec beaucoup d'intensité. Ce qui étonnait le plus Pierre, c'était l'allure de ces petits hommes ! Même avec l'éclairage sombre, il vit de drôles de mouvements aux oreilles !
- Mais Toufou, leurs oreilles sont pointues !

- On dirait que ce sont les lutins du Père Noël, dit Pierre en se tournant vers Christophe.

Mais Christophe et ses amis avaient mystérieusement disparu...

Pierre ressentit une sorte de malaise, sa respiration s'accéléra et son coeur se mit à battre fort dans sa poitrine. Où étaient-ils passés ?

Soudain, un filet tomba rapidement sur Pierre. Toufou, qui, lui, n'était pas prisonnier, essaya de délivrer son maître. Il essaya de ronger le filet, de mordre les noeuds, rien à faire ! !

Pierre lui dit alors :

- Essaie de trouver de l'aide !
Toufou aboya trois fois pour dire oui et il se précipita pour chercher de l'aide.
Pendant ce temps, des petits personnages tout habillés de noir sortirent de la maison et ils attrapèrent Pierre. Ils l'emmenèrent à l'intérieur de la maison et ils l'enfermèrent dans un placard.
Dehors, Toufou avait aperçu les voitures de Christophe et de ses amis qui démarraient. Il essaya de les rattraper mais il heurta un vieillard qui marchait le long de la route. Ce vieillard était assez grand, maigre et ridé. Il avait de longs cheveux gris avec une barbe et un gros bouton sur le nez. Son pantalon était déchiré au niveau des genoux, mais il avait l'air gentil.
Toufou lui attrapa le pantalon pour l'amener jusqu'à Pierre.

Le vieillard regarda le chien :
- Où m'emmènes-tu ?
Toufou jappa, et continua à tirer le vieil homme par le bas de son pantalon. Celui-ci comprit, et suivit le chien.
Ils arrivèrent à la maison près de laquelle Pierre avait été capturé. Une fenêtre était ouverte. Christophe et ses amis discutaient à l'intérieur.
Le vieil homme chuchota :
- Il faut faire attention, je connais ces hommes. Ils sont dangereux... Passons par la cheminée.
Il agita ses doigts en prononçant des paroles mystérieuses, et tous deux, le chien et l'homme s'élevèrent dans l'air, et se reposèrent en douceur sur le toit enneigé...

A quatre pattes, Grand-Père et Toufou se dirigèrent vers la cheminée pour aller délivrer Pierre. Ils se glissèrent dans la cheminée sans problème. Ils arrivèrent dans la maison. Grand-Père dit à Toufou : " Viens, on va chercher Pierre... Pierre ! Pierre ! Où es-tu ?
- Je suis là !
Le Grand-Père répondit :
- On arrive !
Et voilà, Pierre fut facilement délivré. Ils sortirent par la cheminée. Ils appelèrent la police et les voleurs furent arrêtés. Pierre, Grand-Père et Toufou allèrent remettre tous les cadeaux au Père Noël.
Tout est bien qui finit bien !

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